Histoire de la maison


Des sources écrites remontant au Moyen-Age permettent de reconstruire l’histoire de la maison située rue Hroznová, au numéro 28. Cette maison connut de nombreux propriétaires, tchèques ou allemands, la faisant évoluer en boulangerie, boucherie ou encore en atelier de malteur. Par ailleurs, un important incendie la toucha.

À l’origine, la maison était bien plus grande peut-être même l’une des plus grandes de la ville. Elle fut divisée progressivement au cours de son histoire. Le bâtiment d’origine s’étendait de la rue Hroznová à celle de Plachého. De nos jours, il correspond aux numéros 26 et 28 de la rue Hroznová et aux numéros 5,7 et 9 de la rue Plachého. Seules les familles bourgeoises les plus riches pouvaient se permettre d’acheter une maison de cette taille. En 1395, Paul Herusch, un bourgeois important, en était le propriétaire. Lors de la première moitié du 15ème siècle, il vendit sa maison qui fut alors rachetée par un homme au joli nom de famille, Jan Hojamoj, un diplômé d’études médicales et également pieux. Il participa notamment à la construction de l’autel de l’église paroissiale. À cette époque, la partie nord de la parcelle fut séparée du reste de la maison. C’est, à ce moment-là, que le boulanger Andrlin décida de construire une maison séparée qui est à présent le numéro 9 de la rue Plachého.

Toutefois, il semblerait que la famille Herusch ne souhaitait pas abandonner son ancien domicile. Entre 1482 et 1514, Paul Herusch possédait la grande maison faisant l’angle, il devait être le petit-fils ou l’arrière-petit-fils de l’ancien propriétaire. Pendant une courte période, le bâtiment appartenait à Anna Benešová de Jívovice, femme d’une ancienne famille de chevaliers. Ensuite, il fut attribué à Petr Herusch, un malteur très respecté et à l’activité très rentable. En 1555, son fils Vincenc Herusch hérita de la propriété. Cependant, la dynastie bourgeoise disparut avec lui et sa veuve Uršula dut vendre l’entièreté de la maison à Bartoloměj Friczko. Juste avant le début de la guerre de Trente Ans, Benedikt Friczko reprit l’héritage qui fut touché par une catastrophe – un important incendie se déclara le 24 juillet 1641 que le vent aida à se propager d’une maison à l’autre, détruisant ainsi toutes les maisons des rues Hroznová et Plachého.

Le coin brûlé fut racheté par Václav Zeissl, un maitre boulanger, qui essaya pendant un long moment de restaurer la maison par lui-même mais les dommages étaient trop importants. Il ne réussit à restaurer ou reconstruire qu’une petite partie et décida finalement de tout vendre. Il rencontra probablement des difficultés à trouver des acheteurs intéressés par une si grande parcelle et décida donc de la diviser en deux parties inégales : la plus petite se situant à l’Est fut achetée en 1674 par le cordonnier Tobiáš Richter (cela conduisit à la construction d’une maison séparée, à ce jour située aux numéros 5 et 7 rue Plachého) et en 1679, le meunier Jan Měřicka acheta la partie occidentale, soit la plus étendue. C’est à cette date que l’histoire individuelle de la maison 28 rue Hroznová débuta.

Jan Měřicka garda la maison pendant un long moment et la rénova probablement dans un style Baroque. En 1722, la maison fut rachetée par un autre meunier, Jiří Lydman, puis par Ondřej Urban qui la vendit par la suite, en 1737, à un maitre boucher, Dominik Planer. Sa famille est restée un petit moment tout comme le commerce. La propriété de la maison était associée de façon permanente à l’un des magasins de viande à proximité. En revanche, un changement de générations s’opère en 1761, notamment lors de l’héritage de la maison permettant à deux jeunes bouchers de devenir propriétaire : le premier étant František Ploner et le second Matyáš Ploner qui hérita la maison du premier. En 1813, Matyáš fit entièrement reconstruire sa maison dans un style Classique, comme l’architecte Jan Marek Hofer l’avait dessinée et construite, lui donnant ainsi son apparence actuelle. Heureusement, la petite arcade fut gardée rendant la maison spéciale et différente des maisons voisines. À l’origine, il y avait plus de maisons dans cette rue, Hroznová, mais pendant les 18ème et 19ème siècles, elles disparurent peu à peu pour diverses raisons.

La fille de Matyáš, Františka Plonerová, possédait toujours la maison après 1852. Le départ des Ploner marqua la fin de la boucherie qui fut remplacée par une boulangerie, commerce resté traditionnel pendant de nombreuses décennies. À la fin du 19ème siècle, elle appartenait à Tomáš Jasan qui possédait une aile de la cour comprenant la boulangerie au rez-de-chaussée et des habitations au premier étage construites en 1894. La boulangerie continua de s’étendre notamment grâce au successeur de Tomáš, Karel Schmidtmayer marié à Anastázie Jasanová. C’est en 1911 que l’aile transversale à l’arrière de la maison fut construite. Après Schmidtmayer, la maison et la boulangerie furent rachetées par František Bambule au 20ème siècle. Il fut le dernier boulanger à répandre cette douce odeur qu’est celle des pains chauds dans la rue Hroznová.

Daniel Kovář, Les archives nationales de České Budějovice

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